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TEMOIGNAGES sur la phobie scolaire

Aujourd’hui débute une nouvelle rubrique sur le site L’Atelier Marque-Page : une page dédiée aux témoignages sur la phobie scolaire.
Il y a quelques jours, je suis tombée par hasard sur un post de Marine sur Facebook, dans un groupe d’échange autour de la phobie scolaire. J’ai trouvé son intervention juste, mesurée et tellement vraie. Alors je lui ai proposé d’écrire pour L’Atelier Marque-Page pour vous faire partager son expérience, et pour que tout le monde puisse lire qu’après la descente aux enfers, il y a l’espoir.

Oui, que vous soyez ados ou parents, que vous fréquentiez la phobie de près ou de loin, les mots des autres ne peuvent que faire écho à vos doutes, vos peurs, vos interrogations, mais surtout ils doivent vous permettre de comprendre qu’après le long chemin, il y a de l’espoir, que toutes ces souffrances endurées feront de vous ou de votre enfant un adulte plus fort, plus responsable, plus clairvoyant, conscient de ses forces et ses faiblesses, un adulte averti qui saura être heureux.
N’oubliez-pas, derrière chaque détresse se cache une renaissance.

Aujourd’hui, avec le récit de Marine, nous ouvrons une nouvelle série sur le site : page ouverte à vos écrits.
Quand j’ai ouvert ce blog, il s’agissait avant tout de faire vivre l’écriture à travers mes ateliers et ceux des autres. J’y ai progressivement ajouté le reste de mes activités en coaching jeune, orientation, et psychopédagogie. J’ai décidé de laisser toutes les rubriques coexister, car finalement elles se complètent toutes.

Cet espace vous est ouvert, si vous voulez témoigner de votre parcours, envoyez-moi vos textes à latelier.marquepage@gmail.com.
A vos plumes, à vos stylos, à vos claviers, au plaisir de vous lire très vite.

Témoignage de Marine Dujardin.

Jusqu’au jour où…

Seule, c’est le sentiment que j’avais , c’est ce que j’étais.

harcelement-a-l-ecole


Tout a commencé en primaire, j’ai vécu un acharnement physique et psychologique, un véritable harcèlement de la part de mes camarades. De la part, de tous mes camarades. Puis, je suis arrivée au collège, en laissant ça derrière moi. J’ai réellement vécu des années magiques, les professeurs, l’équipe pédagogique et les élèves étaient géniaux !
J’ai passé quatre années à travailler, à rire, j’allais en cours avec le sourire.

Juin 2018, j’obtiens mon brevet mention bien, le passage au lycée est définitivement acté. La rentrée est bientôt, je stresse un peu mais je me dis que je vais forcément
retrouver des têtes familières puisque je sais que quelques élèves du collège y vont également.
Seulement voilà, le lycée est grand, il y a beaucoup d’élèves, les professeurs sont moins présents pour nous.

Accumulé à la pression constante des professeurs, le regard des autres, dans une période
de sa vie où on ne sait même plus qui on est, ni même ce qu’on souhaiterait être, c’est difficile à vivre. Puis, les quelques élèves que je connaissais déjà se sont fait de nouveaux amis puisque nous n’étions pas dans la même classe. Je manquais terriblement de confiance en moi, ayant quelques kilos en trop, quelques boutons sur le visage, n’étant pas à la pointe de la mode, j’avais le réel sentiment d’être jugée au moindre pas que je faisais, le sentiment d’être moquée.

Les souvenirs passés sont très vite remontés à la surface ; le harcèlement que j’ai subi m’a fait écho. De ce fait, je me suis totalement enfermée dans ma bulle, plus personne pour m’épauler, cela devenait compliqué de se faire des amis. Je mangeais seule, sur un banc, devant le lycée, tous les jours. Le vendredi soir j’étais soulagée, le dimanche soir je stressais…

Petit à petit, les crises d’angoisses sont devenues régulières au lycée, mais je faisais face, du moins, j’essayais. Evidemment, il ne fallait surtout pas que j’en fasse part à mes parents, j’avais honte, c’était n’importe quoi, c’était juste parce que je ne voulais plus y aller. A la maison, je prenais tout mal, je m’énervais au quart de tour, dès que mes parents me reprochaient quelque chose, je partais en crise d’angoisse.

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Puis, un jour, ne sachant pas comment leur dire, comment leur faire comprendre, avec la crainte d’être incomprise, d’être jugée, j’ai fait la plus grosse connerie de ma vie. J’ai pris 7 grammes de paracétamol, ce qui m’a conduit directement aux urgences. Comme je m’en veux d’avoir fait subir ça à mes parents, je ne me le pardonnerai jamais.

Heureusement, mes parents ont été extrêmement compréhensifs, ils m’ont écoutée sans me juger, jamais. J’ai donc été suivie par une première psychologue, qui me détruisait complètement, avec laquelle je me sentais de plus en plus mal. Mais j’étais tombée dans une grave dépression, je ne pouvais pas m’en sortir seule. C’est alors que mon médecin traitant m’a conseillé une autre psychologue, qui était géniale, elle m’a aidée à me ressaisir, à m’en sortir et à voir la lumière au bout du tunnel.

J’étais fatiguée, je souffrais. J’ai donc pris la décision, avec l’accord de mes parents,
d’arrêter le lycée, j’avais 16 ans. J’étais désespérée. Le regard des proches qui ne comprennent pas ou qui font semblant de comprendre n’est pas évident non plus.

stop


Petit à petit, j’allais mieux, j’ai réussi à me sortir de la dépression, avec mon entourage. Ce n’est pas facile, on doute, on se remet en question. Il m’a fallu beaucoup de temps, il m’a fallu du courage, il m’a fallu pas mal de volonté.

libération

J’ai décidé de faire l’école à la maison : il faut s’accrocher, à titre personnel, je travaille comme une acharnée, et ça, peu de gens s’en rendent compte. J’ai réussi à obtenir mon bac français l’année dernière et je compte bien obtenir mon bac. Avec du courage et
beaucoup de détermination, tout est possible !

Croyez en vous. Si je l’ai fait, vous pouvez le faire !
mais quoiqu’il en soit, soyez fiers de vous et surtout, ne culpabilisez jamais.

Marine Dujardin. 18 ans. Elève de pre-graduate communication. Douai. 59

espoir

En attendant de m’envoyer vos récits, vous pouvez consulter les articles suivants :

Frôler les murs, une présentation du livre de Tessa

La phobie scolaire ici

Petit guide pour les parents confrontés à la phobie scolaire ici

A contacter : Association phobie scolaire

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